samedi 2 novembre 2013

La DYNASTIE des CASSINI


Giovanni Domenico Cassini, dit Cassini 1er, est né à Perinaldo, dans le comté de Nice, en 1625 et mort à Paris en 1712. Enseignant en Italie, il vient en France à la demande de Colbert, s'y installe et se fait naturaliser. En 1669, il est reçu à l'Académie des Sciences et Louis XIV, peu après (1672), le nomme directeur de l'Observatoire qu'il vient de créer. On lui doit l'établissement des lois de la rotation de la Lune sur elle-même, la découverte de deux satellites de Saturne, ainsi que de nombreuses études sur les planètes Jupiter, Mars et Vénus.

Son fils, Jacques Cassini, dit Cassini II, est né à Paris en 1677 et mort à Thury, dans le Beauvaisis, en 1756. Reçu à l'Académie des Sciences en 1699, membre de la Royal Society, il s'intéresse d'une manière particulière à toutes les recherches ayant pour objet la représentation de la surface de la Terre. Il est considéré pour cette raison comme le fondateur de la cartographie topographique, dont les lois vont être établies d'une manière définitive par ses descendants.


                                                          Le fils de ce dernier, César François Cassini de Thury , dit Cassini III, (beaucoup plus connu sous son simple patronyme de Cassini), est né à Thury en 1714 et mort à Paris en 1784. Reçu à l'Académie des sciences en 1735, il est adjoint à l'abbé Nicolas Louis de La Caille lorsque celui-ci est chargé, en 1739, de la vérification de la méridienne de France. Cassini publie, en 1744, le résultat de ses travaux. L'année suivante, lors de la campagne de Fontenoy, il lève, avec l'aide d'un certain nombre d'ingénieurs géographes, une carte géométrique détaillée des Flandres et présente son travail au roi en 1747. Louis XV, impressionné par la qualité de cette œuvre, le charge peu après de lever la carte du royaume à l'échelle d'une ligne pour 100 toises (1/86 400). Cassini, alors directeur de l'Observatoire, va désormais se consacrer à cette tâche qu'il n'achèvera d'ailleurs pas. Il rencontrera d’innombrables difficultés pour l’établissement de cette carte, difficultés de gestion, matérielles ou humaines. Il y eut par exemple, des rapports très difficiles avec la population, qui regardait d’un œil hostile les ingénieurs venir dans les clochers ou monter de grands échafaudages. Il divise le territoire de la France en cent quatre vingt et une feuilles et commence son travail en 1760. Spécialiste de géodésie, il établira la carte de France par triangulation. Cette carte dite «de Cassini» ne sera terminée qu'en 1815. Son importance est pourtant remarquable: elle sert de modèle à toutes les cartes nationales des différents États européens et, en France, elle reste en service jusqu'au milieu du XIXème siècle, date à partir de laquelle, elle sera remplacée   par la carte au 1/80 000 dite «d'état- major», construite selon les mêmes principes.


Jacques Dominique, comte de Cassini, dit Cassini IV,  et fils du précédent, est né à Paris en 1748 et mort à Thury-sous-Clermont, dans l'Oise, en 1845. Il termine en 1815 la grande carte de France commandée à son père par Louis XV. De nombreuse additions y furent ajoutées, essentiellement sur les voies de communications entre 1798 et 1812. Reçu à l'Académie des sciences en 1770, il prend la succession de son père à la tête de l'Observatoire de Paris.
Son fils, Alexandre Henri Gabriel, vicomte de Cassini (1781-1832) abandonne l’astronomie, fait des études de droit et se tourne  vers la botanique. Spécialisé dans l’étude des plantes composées, il publie trois volumes d’Opuscules phytologiques en 1826. Il fut élu à l’Académie
des Sciences et nommé à la Chambre des Pairs en 1830.             

Ainsi se termine la ‘’dynastie’’ des Cassini, qui sur quatre générations, a contribué par ses travaux et ses découvertes, au progrès et au renom de la science astronomique et géodésique française.

 
                                                                                                                                                                              

 

jeudi 24 octobre 2013

HISTOIRE de CARTES


L’homme a besoin de connaître et de se représenter l’espace dans lequel il vit, il évolue: son village, sa région, son pays, la planète, le cosmos…

Les cartes les plus anciennes témoignent de l’imaginaire des civilisations qui cherchaient à définir leur place dans un univers indéterminé.
 
La plus ancienne carte authentifiée est une fresque découverte lors de fouilles archéologiques en Turquie en 1960, elle est datée de 6200 ans avant J.C. et représente un plan de ville. Une autre carte, également très ancienne, gravée sur une tablette en terre cuite et datée de 3800 ans avant J. C, figure le parcours de l’Euphrate à travers le nord de la Mésopotamie.

Nous devons à la Grèce antique les premières bases de la cartographie scientifique. Les savants de l’époque se fondent sur les observations rapportées par les navigateurs, les commerçants, les guerriers.

Le Haut Moyen Age, période de déclin du commerce maritime, est marquée par une quasi-disparition de la cartographie. La Terre n’est plus qu’un objet de représentations symboliques et imagées.  Comme on peut le voir sur cette carte du monde du milieu du XIème siècle, les cartes de cette époque prennent en compte la vision chrétienne de l’univers: ici une représentation d’Adam et Eve cueillant la pomme dans le paradis terrestre. La Méditerranée est au centre de la carte. Le berceau de l’humanité. L’Océan comme un O, fait le tour du monde connu.

L’héritage de la cartographie antique, en partie conservée par l’Empire Byzantin, est utilisée par les Arabes au XIIème siècle,    al-Idrisi réalise un planisphère géant, ainsi qu’un atlas comprenant 70 cartes du monde connu, de l’Europe à l’Afrique et à la Chine.

Avec la reprise du commerce maritime, les grandes  découvertes permettent de renouveler, à la fin du Moyen Age, les cartes destinées à la navigation, et imposent une nouvelle vision géographique du monde.

A la Renaissance, la cartographie européenne connaît des progrès décisifs qui sont liés à la redécouverte des travaux antiques, à l’essor des grands voyages et à des innovations techniques. Ci-contre, la carte de Paolo Toscanelli (1457). C’est avec les indications disponibles sur ce type de carte, que Christophe Colomb entreprit son voyage vers l'ouest, croyant ainsi atteindre la Chine, mais sur sa route se trouvait un continent: l'Amérique.

Au  XVIème siècle, la nécessité d’une nouvelle cartographie universelle impose la mise au point de systèmes de projection adéquats, dont celui de Gerhard Mercator, géographe et mathématicien flamand  De plus, l’essor de l’imprimerie permet une représentation plus fine et une plus large diffusion des cartes. Ci-dessous, un plan de Paris en 1576.

Le premier levé topographique national  est établi en France sur commande de l’état, par la famille Cassini, qui va poursuivre cette tâche sur plusieurs générations.

CASSINI, un nom connu de tous nos amis des moulins.       
 

Source: Hachette Encyclopédie.

 

 

 

 

dimanche 20 octobre 2013

UN MOULIN FONDE EN TITRE


Vous êtes propriétaire d'un moulin sur un cours d'eau non domanial, et dans vos rapports avec une collectivité ou l'administration, vous considérez que vos droits d'eau sont menacés, vous devez faire valoir et apporter la preuve que votre " usine " est bien << fondée en titre >>, c'est à dire qu'elle bénéficie d'un droit d'eau imprescriptible.
Cette notion de << fondé en titre >> s'applique à des établissements dont l'existence est antérieure à la Révolution Française de 1789.
A cet effet, vous devez rechercher et produire des documents qui prouvent cette antériorité, cela peut être un ouvrage ancien dans lequel votre moulin est cité, un acte notarié, un inventaire seigneurial, un aveu, un ancien plan ou cadastre, et plus particulièrement la carte de Cassini qui a été commencée en 1747 à la demande de Louis XV. Sur cette carte, différents symboles indiquent la présence d'édifices tels que les églises, les abbayes, les commanderies, les ponts, les châteaux, et bien sûr les moulins à vent et à eau.



J'ai dans mon ordinateur cette carte de Cassini complète, et je peux éventuellement en extraire une copie pour un secteur défini.
Une recherche aux archives est donc indispensable.

lundi 14 octobre 2013

HISTORIQUE du MOULIN de CHOLLAY


Notre moulin date vraisemblablement du 13ème ou 14ème siècle, en effet, nous avons retrouvé aux archives nationales à Paris, un document : l'aveu de Moncontour,  consistant en un inventaire des biens du seigneur de Moncontour établi en l’an 1409. Nous pouvons donc affirmer qu'il est << fondé en titre >>.
Ce document fort intéressant recense tous les biens qu’il possédait, dont le moulin de Chollay.
En 1649, ce moulin appartenait au clergé: la cure de Craon qui est une commune voisine.
Le 2 novembre 1789, l’Assemblée issue de la Révolution décida de nationaliser les biens du clergé, qui furent ensuite vendus.
Nous avons trouvé le nom « Chollay » écrit de différentes façons selon les époques et les documents, ainsi nous avons pu lire : Cholet, Chollet, Cholais, Chiolay, cependant le nom actuel : Chollay est le plus vraisemblable.

Nous avons peu d’informations sur ce moulin, les différents propriétaires et ses activités pendant cette longue période, la consultation des archives nous apporterait probablement des renseignements nombreux et intéressants, mais c’est un travail long et fastidieux que nous sommes encore loin d’avoir achevé.

Nous avons aussi retrouvé aux Archives départementales de la Vienne, à Poitiers,
le règlement d’eau de notre moulin, document établi par un ingénieur des Ponts et Chaussées et faisant l’objet d’un arrêté Préfectoral en date du 12 mars 1861, dans lequel sont précisés, les vannes, leurs positions, leurs dimensions, et le niveau d’eau légal défini par un « repère définitif et invariable ».

Ensuite, le moulin a été victime d’un incendie dans les dernières années du 19ème siècle, les traces sont encore visibles aujourd’hui.
C’était un moulin à blé qui produisait de la farine panifiable, il s’élevait sur trois niveaux et fonctionnait avec trois paires de meules, la roue à aube se trouvait donc à l’intérieur du bâtiment. C’était aussi une ferme avec des activités agricoles.
Vers 1920-1930, il connut une nouvelle activité, puisqu’il produisait de l’électricité. Dans les années 60, différentes activités se succèdent : production de bouillie bordelaise commercialisée sous les noms de « l’Etoile Poitevine » et « l’Universel », pisciculture, buvette, restaurant.
Au début des années 70, il ne connut plus aucune activité, la roue se dégradait progressivement et finit par ne plus tourner, jusqu’à ce que nous découvrions ce site magnifique et entreprenions de le restaurer.
Nous avons refait la roue et depuis 2003, nous avons le plaisir de voir l’eau qui ‘’chante et qui danse’’